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                     HIPPOLYTE FLANDRIN.                     525

 Les figures d'abbés et de fondateurs sont très-monumentales,
 et celles des Vertus élégamment empreintes de suavité chré-
 tienne. On admire surtout la Charité attirant à elle des petits
 enfants, et la Force qui terrasse un lion.
    Quant aux grandes compositions, même élévation de
 pensée, même largeur de dessin.
    Dans celle de gauche, le Christ entre à Je'rusalem sur son
 humble monture : la foule l'acclame avec amour, toutes les
 mains agitent des palmes, toutes les voix, mêrrfe celles des
 enfants, redisent l'Hosanna, et les effets lumineux produits
 par le grand jour, donnent à la couleur quelque chose de
 triomphal.
    En face, une teinte lugubre est répandue sur toute la scène.
    La marche douloureuse ,commandée*par des chefs romains,
 sur des chevaux à la fière encolure, se déploie lentement.
 Le Christ chargé de sa croix est au milieu. Il se détourne
 pour donner un regard à sa Mère, mais un soldat les sé-
 pare        Le saint Jean plein d'une tendre pitié, et la
Vierge qui 's'affaisse sous le poids de-son affliction émeu-
 vent l'âme. La magnifique tôle du Christ, dans laquelle
le peintre s'est reproduit lui-même, redit avec une divine
éloquence les ineffables douleurs.
    Cette première œuvre avait déjà conquis à Flandrin les
suffrages unanimes et l'avait placé à k tête des peintres re-
ligieux.
    Vers la fin de 1855, il entreprit le grand travail de la nef
et continua ainsi la décoration de cette basilique, à laquelle
on a voulu rendre, par ce vêlement d'or et de peintures, sa
magnificence primitive.
    C'est sur ces antiques murailles, qu'animé d'une p^rsévé*
rance d'apôtre, il a poursuivi une œuvre dont l'étendue et
les difficultés eussent fait reculer une volonté moins embrasée
du zèle de la maison de Dieu.