page suivante »
324 HIPPOLYTE FLANDRIN. encore sur la volonté. En contemplant ces héros du sacri- fice, on veut obéir a leur appel, acquérir soi-même un peu de cette sainteté qui réalise ici-bas la plus belle égalité et la grandeur la plus incontestable, celle de la vertu. Ce travail si consciencieux qui absorba quatre années de la vie de Flandrin, fut fort admiré, et lui valut le grade d'officier de la légion d'honneur avec l'entrée de l'Institut. Entre celte œuvre et celle de Saint-Germain des Prés, Flandrin exécuta les peintures de l'abside d'Ainay, à Lyon. Elles n'ont que sept personnages, mais la perfection des figures élève celle composition au niveau des plus belles du peintre. Son Christ byzantin est peut-être celui qu'il a le mieux réussi. Dans deux autres petites absides voisines, il a placé saint Badulphe et saint Benoît. Ayant déjà traité au long de ces peintures dans cette Revue, nous n'en parlerons pas davantage. De 1842 à 1846, Flandrin avait entrepris la décoration de Saint-Germain-des-Prés. Il avait peint le sanctuaire et le chœur. Les sujets choisis étaient, sur la paroi gauche, au niveau de l'autel, l'entrée triomphante de Noire-Seigneur à Jérusalem ; au-dessus, il avait placé les vertus théologales; au sommet,saint Germain,évêque de Paris et saint Doctrovée, premier abbé, recevant du roi Chîklebert et de la reine Ullro- gothe le modèle du monastère. Du côté droit, pour corres- pondre aux sujets précédents, Flandrin peignit le portement de Croix ; plus haut, les vertus cardinales et à la partie supé- rieure, saint Vincent, martyr, le pape Alexandre III et saint Benoît, patriarche de l'ordre du môme nom. Les sujets du chœur sont reliés par une ornemcnlalion polychrome du plus riche effet. Il y mit sur fond d'or les douze Apôtres, et au rond-point les emblèmes des Evangélisles, environnant l'Agneau couché sur le livre mystérieux des sept sceaux.