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HIPPOLYTE FLANDRIN. 523 l'art du Parlhénon, suivant l'expression d'un éminent cri- tique. Dans cette pensée, il a consacré la surface la plus rapprochée du porche aux prédications de saint Pierre et de saint Paul. Leur parole converti lies nations et suscite dessaints. Accourus de tout les pays, choisis dans tous les âges et toutes les conditions, ils s'avancent majestueusement vers les ré- compenses : elles leur sont présentées par deux anges debout, au-dessus du grand arc du sanctuaire qui figure le ciel. Ces héros chrétiens sont divisés en groupes, les saints d'un côté, les saintes de l'autre. Les apôtres ouvrent la marche; puis suivent les saints martyrs, les saints docteurs, les saints évéques, les saintes vierges, les saintes femmes, les saintes pénitentes, les saints ménages, etc. Tout ce qui fait l'honneur du catholicisme est là ! C'est par l'innocence ou par le repentir que ces bienheureux ont conquis la félicité immortelle. L'artiste a heureusement triomphé de Pécueil capital de celle immense composition, qui était la monotonie: il a su varier les têtes, les mouvements et les poses, tout en restant fidèle à cette donnée uniforme de personnages placés à la suite les uns des autres. Ils portent les attributs de leur martyre, ou le signe dislinctif de leur victoire. Le caractère général de ces élus est celui d'une béatitude tran- quille, et d'un calme immuable; le rayonnement de la sain- teté leur ajoute un reflet divin; la beaulé répandue avec amour sur leurs formes si pures et si bien proportionnées répond à cet idéal de perfection qui attend l'être humain régénéré dans la gloire. C'est bien ce genre de sentiment religieux qu'il fallait mellre sous les yeux du public de noire époque ; public qui apprécie le beau, mais qui comprend peu une expression où prédomine l'élément mystique. Ce genre élevé, raison- nable et convaincu s'impose autant qu'il s'accepte; non-seu- lement il porte à une admiration spéculative, mais il agit