page suivante »
SU DES APTITUDES. Messieurs, j'ai cru accomplir un devoir filial, en recher- chant dans le passé de la patrie lyonnaise la double trace des tendances de nos pères au monde invisible et h l'idéal, du sein même du labeur industriel le plus positif. Le rappel de ces beaux exemples m'a semblé aussi avoir quelque oppor- tunité en ces temps de scepticisme et de prose,- ou nombre d'esprits, d'ailleurs distingués, abandonnent au contraire les hauteurs du monde spirituel, et tentent d'enlraîner les foules lettrées dans les bas-fonds d'un matérialisme a la fois scien- tifique et esthétique. Un tel symptôme, s'il venait h se généraliser, suffirait assurément a prouver que la seule succession arithmétique des temps ne constitue pas le progrès, et qu'un siècle n'est pas en avant de ceux qui l'ont précédé par cela simplement qu'il s'est superposé a eux dans le temps. Mais il ne sera pas donné à de telles erreurs de prévaloir parmi nous; notre passé et même notre présent en préserveront notre avenir. C'est en vain, d'ailleurs, que leurs fauteurs les produisent avec la joie du triomphe, comme après une conquête glorieuse. 11 ne faut pas beaucoup d'efforts d'esprit pour comprendre que ces prétendues doctrines, au lieu d'ennoblir l'être, le vulgarisent, l'annulent au lieu do le vivifier, et que, par conséquent, bien loin d'applaudir a leurs succès, on devrait plutôt s'en attrister et en gémir. Car, si telle était la destinée de l'être, il faudrait prendre à tout jamais le deuil de cette foi en l'avenir éternel qui nous aide à supporter les misères de la vie présente , et de ces beautés idéales qui, en regard des trivialités éphémères du monde présent, nous font rêver des splendeurs éternelles du monde futur. La vraie philosophie élève, au contraire, au lieu de rabais- ser, comme l'art véritable crée au lieu de reproduire ; elle seule aussi donne à ce dernier sa raison dêtre, sa valeur