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Si 2                     DES APTITUDES.

  même de la raison dans la recherche des causes, en même
 temps que le nerf de la conscience dans la pratique des de-
  voirs ; car toute science, pour être digne de ce nom, doit
 passer dans la réalité de la vie et s'y traduire en grandeur
 morale ou en utilité matérielle. Ainsi, tandis que les sciences
 naturelles asservissent de plus en plus tous les agents phy-
 siques aux besoins de l'homme, substituent les forces mé-
 caniques a sa force musculaire et restituent en quelque sorte
 à son âme ce don d'instantanéité et d'ubiquité dont semblait
 l'avoir privé son association avec le corps, les sciences
 morales , reportant nos pensées au niveau supérieur des
 enseignements combinés de la tradition et de la raison pure,
 déterminent la nature de l'homme et ses destinées dans
l'ordre substantiel, règlent ses rapports dans l'ordre social,
 retrempent les devoirs de cet ordre anx sources mêmes des
 croyances et doublent ainsi les caractères de toute la force
 d'une vérité aimée.
    C'est donc par elles que l'homme arrive a comprendre les
 saintes lois du dévouaient et à goûter les jouissances aus-
 tères de la fidélité.
    Sans doute le monde marche, avançant et reculant tour à
 tour; et les évolutions sociales jettent souvent dans les faits
 politiques une perturbation, qui excuserait les consciences
 même les plus inconsistantes. Cependant, qui oserait mécon-
 naître la noblesse de cette prédominance résolue de la con-
 viction sur l'intérêt dans les âmes qui se sont irrévocable-
 ment asservies aux principes? Cette immolation de soi-même
 a ce qu'on croit être le vrai, c'est-a-dire le bien social, est
la propre vertu de l'esprit et du caractère ; elle honore les
 époques autant que les individus; et loin d'être, comme
beaucoup semblent le croire, un acte inutile et sans portée,
elle nous semble devoir peser d'un grand poids dans la ba-
lance des destinées sociales. Car tout sacrifice mérite comme