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500 DES APTITUDES. tiple point de vue des aspirations de l'âme, des besoins du corps et des lois même de la force physique : successive- ment ou concurremment théologie, médecine,mathématiques. La théologie, en effet, cette science rationnelle aussi bien que traditionnelle des êtres et de leurs rapports, est-elle autre chose que la haute métaphysique de la foi ? La méde- cine ne doit-elle pas être de rigueur une philosophie avant d'être une thérapeutique? et les mathématiques ne sont-elles pas la métaphysique de la physique elle-même ? Ainsi encore les beaux-arts sont le principe générateur des produits de l'industrie; car que serait la Fabrique sans l'Ecole où se forme le goût, inventeur fécond de ses merveilles ? Des hommes supérieurs en tous ces ordres ne manque- raient point à l'appui de notre thèse, et j'éprouverais une satisfaction patriotique à faire défiler devant vous cette nom- breuse élite, qui a su, de tout temps, maintenir dans notre cité les légitimes prééminences de la pensée et de l'idéal sur le simple travail matériel. Mais je dois me garder des Ion-, gueurs, même en rappelant vos gloires. Aurais-je, d'ailleurs, la prétention de vous apprendre votre passé, et de refaire une biographie lyonnaise universelle déjà si bien laite par tant d'écrivains habiles sorlis de vos rangs? Toutefois, il ne peut m'être interdit de signaler quelques sommets entre toutes ces grandeurs, et d'apprécier les rapports qui lient entre elles les œuvres et les renommées. Dans le premier ordre, dans l'ordre de cette philosophie religieuse ou mystique, qui a de tout temps fructifié parmi nous comme dans un sol préféré, deux grands esprits réap- paraissent à de longs siècles de distance l'un de l'autre : l'un, aux temps barbares mais déjà croyants de notre histoire ; l'autre, aux derniers jours de notre civilisation savante mais sceptique, comme pour résumer en eux , aux deux points extrêmes de la durée, toute la chaîne dé nos efforts dans le