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                         DES APTITUDES.                     495

y retrouver encore pleinement lisibles nos vieux-titres de
noblesse collective, ne pourrions-nous point rappeler que le
sang romain des premiers côlons lyonnais nos pères, en se
mêlant h celui des Gaulois nos aïeux, s'enrichit encore en
de larges proportions de celui de cette race à la fois élégante
et utilitaire, qui couvrait le monde de ses vaisseaux, de ses
produits et de ses marchands , en même temps qu'elle don-
nait à la pensée ses plus hauts princes, a l'art ses maîtres les
plus admirés, a la politique ses plus nobles héros ? N'en
avons-nous pas pour témoins et l'usage de sa langue si gé-
néralisée dans notre cité aux temps les plus voisins de sa
fondation, et les affirmations de nos divers historiens, et les
traditions vénérables de notre Eglise? Ne pourrions-nous
donc supposer, sans trop de prétention, que l'esprit hel-
lénique s'est ainsi profondément infiltré dans l'ensemble
des générations qui constituent notre passé, et que son in-
fluence secrète ne serait point étrangère à ces tendances
tout à la fois industrielles, esthétiques et spéculatives, qui,
selon nous, caractérisèrent de tout temps l'esprit lyon-
nais ?
   Nous ne pouvons sans doute nous exagérer l'importance
de cette donnée généalogique, en regard de la mobilité des
hommes et du mélange des races sous l'influence des aspi-
rations de l'esprit moderne et des découvertes de sa science ;
mais il nous paraît jusje toujours de rendre hommage au
goût et au sentiment élevé de ceux qui, les premiers, su-
rent ainsi choisir, pour dresser leurs tentes, une région
aussi libéralement dotée par la nature.
   Ce choix, qui paraît, au premier aspect, ne tenir que du
génie commercial, révèle merveilleusement, quand il est
attentivement analysé, les aptitudes et les goûts idéaux des
premiers habitants du vieux Lugdunum. Pour l'observateur
qui se borne a étudier dans une cité sa situation topographi-