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4i)4                     DES APTITUDES.

 du monde physique avec ces lois du monde idéal qu'il dé-
 pend toujours de l'homme d'observer ou d'enfreindre, no-
tre cité, Messieurs, en a porté le sentiment a un degré
supérieur, et l'a instinctivement réalisé a toutes les époques
de son histoire.
   Mais ne recelait-elle pas déjà le secret de ses destinées
 dans les grandeurs idéales de ses origines et dans les riches
 conditions de son établissement matériel?
   Assurément il ne peut entrer dans la pensée d'un homme
 qui attache quelque valeur à la personnalité et a la liberté
de l'être, de lier fatalement l'avenir de l'individu à celui de
la race, et de" subordonner passivement l'un et l'autre aux
influences de la nature extérieure. La liberté, utilisée ou
méconnue, rend seule pleinement raison de toutes les vies
individuelles ou collectives ; et tous les sols comme tous les
climats sont aptes a lui faire produire, ses fruits les plus sa-
voureux. Néanmoins, ne pourrait-on reconnaître aussi ce
qu'ont de réelle puissance les incontestables transmis-
sions du sang dans les races humaines et les muettes élo-
quences des beautés natives du pays sur lequel elles se
sont implantées? L'homme n'est-il pas .un être successif au-
tant qu'individuel ; et, si par son âme il vit dans ce monde
invisible qui n'a pas de confins terrestres, n'a-t-il pas en son
corps des attaches puissantes à cette nature extérieure qui
pénètre en lui p ir tous ses sens ? .
   Les prédispositions originelles sont des réalités de cons-
cience autant que d'observation ; et nul ne peut nier les
correspondances de l'âme avec les lieux accoutumés et les
tristesses,ou les sérénités de leur ciel.
   A ce double point de vue, Messieurs, notre cité n'a-t-
elie pas été privilégiée entre toutes ?
   Sans oublier que de longs siècles nous séparent de notre
berceau, et tout en avouant qu'il serait puéril de prétendre