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DES APTITUDES. 491 permanentes, qui vont chercher leur raison d'être dans la cause première, la vérité vivante et éternelle ; on admire alors qu'il ait été donné a l'homme d'exprimer ces réalités les unes par les autres, et de tendre ainsi a l'idéal par l'in- visible et par le visible tout ensemble, c'est-a-dire par les efforts de la métaphysique et par le culte de l'art. Ce sentiment corrélatif de l'intime nature des êtres et de leur expression extérieure a toujours été le caractère pro- pre des races comme des âmes restées fidèles à une voca- tion distinguée ; il me semble former le trait principal de l'esprit de notre illustre cité. C'est pourquoi, Messieurs, en m'adressant pour la pre- mière fois au corps honorable qui a été appelé à la repré- senter dans le monde de l'intelligence ; il m'a paru conve- nable d'indiquer, sinon d'exposer cette double tendance de notre ville dans l'ensemble de sa vie collective : en d'au- tres termes, dans la mystérieuse vertu de ses origines, dans la sérieuse beauté de sa situation topographique, dans le noble esprit de son organisation civile, enfin dans les œuvres remarquables comme dans les hommes éminents a divers titres dont elle a le droit de s'enorgueillir. Après avoir jeté un coup d'œil rapide sur cette sorte d'histoire idéale de la patrie lyonnaise, il me sera facile d'af- firmer l'incontestable légitimité autant que l'utilité morale et matérielle de semblables tendances, et d'en conclure, au point de vue le plus général, qu'elles sont la double condi- tion humaine du progrès pour toute agrégation sociale. Il y a peu d'années, Messieurs, l'un de vous, parlant pour la première fois aussi dans cette enceinte, se plut à signa- ler les affinités singulières que manifeste fhistoire entre la poésie et le génie industriel ; et il justifia, par les faits les plus judicieusement enchaînés, cette thèse, dont la forme seule