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BEAUX-ARTS. 421 cependant Mulhouse a conservé son importance, et les œu- vres remarquables qu'elle produit la placent à l'un des pre- miers rangs. Jean Zuber, fondateur d'une de ces princi- pales maisons, avait, l'un des premiers, compris ce qu'on pouvait attendre de cette nouvelle industrie et, pour réaliser ses espérances, il appela de Paris des peintres de paysages et de fleurs : un succès rapide le détermina plus tard à quitter Mulhouse pour se fixer a Rixheim, où il trouva des ateliers plus vastes. C'est lui qui, le premier, a peint le paysage en couleur sur le papier; dès le début,il mérita et obtint une médaille à l'exposition de 1806. Il serait intéressant de comparer a ces premiers essais l'Orage ou le Berger, paysages avec des animaux, produits par cette maison un demi-siècle plus tard, et qui parut a l'exposition universelle de 1855. Cette com- paraison prouverait jusqu'à l'évidence les progrès de cette industrie, de date si récente, qui fonctionne seule, sans haute direction, ni subvention de l'État. Cependant, comme les ta- , pis et la porcelaine, elle est tributaire des beaux-arts et-ne pourrait subsister sans eux. Ainsi, tous ces magnifiques décors, tels que l'histoire de Psyché, exécutée d'après les dessins de Blonde!, puis un peu plus tard la Guerre de l'indépendance des Grecs, et plus récemment l'Isola-Bella, l'Eldorado, le Jardin d'Armide, la Chasse, la Prière, l'Éden et l'Elysée attestent que ce tra- vail est l'œuvre de véritables artistes, parmi lesquels plusieurs occupent une place dans les Musées, notamment a Lyon, même au Luxembourg, cette sanction du véritable ta- lent. Plusieurs peintres de figures ont aussi prêté leur concours k celte industrie privée. L'auteur du Fauconnnier et de l'Orgie romaine n'a pas cru déroger en y consacrant son pinceau, et l'habile statuaire a qui l'on doit la Bacchante, dont le suc-