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414 BEAUX-ARTS. pas lui qui donne a la femme l'empire du bon goût, comme elle a déjà celui de la grâce et de la beauté? Jamais peut-être, autant qu'à notre époque, l'amour du luxe capricieux ne fut porté a un plus haut degré : les objets même les plus insignifiants en réclament une parcelle ; et, pourtant, on méconnaît trop souvent le talent spécial des hommes qui consacrent leur vie à la création de toutes ces petites merveilles; on semble ignorer leur existence ; les artistes eux-mêmes les désavouent etleur reprochent de s'a- baisser, de se vulgariser. Erreur ! l'art, comme la science, s'alliant a l'industrie, l'élève jusqu'à lui, en fait la maîtresse du monde, la force du commerce, la source de mille travaux divers pour les classes ouvrières, et la première cause du bien-être général de la nation. Certes, ces résultats sont assez importants pour qu'on les apprécie. Les expositions universelles sont une preuve convaincante de ce que j'avance; cette multitude de productions diverses ne semble attirer la foule et .provoquer l'admiration qu'en raison du génie quia présidé à leur création. Mais avançons, suivons l'art, dans ses diverses branches, et j'espère vous prouver, Messieurs, que les arts industriels sont véritablement de l'art, et que ceux qui les personnifient sont de véritables artistes, dignes d'encouragements et de récompenses. L'habitation, l'un de nos premiers besoins, réclame peut- être plus que (out autre le concours des arts, pour satis- faire à ses diverses exigences; l'architecture et la sculpture lui sont nécessaires, soit qu'il s'agisse de demeures privées ou de ces monuments qui font la gloire de nos cités et qui sont appelés à caractériser leur époque ; mais l'architecte qui élève un monument ne se contente pas d'en fonder les murailles et de demander à la sculpture les moulures et les statues qui devront les orner: il veille aussi à ce que la déco-