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LU NOBLESSE EN FKAJNCE. 35f immense et magnifique; il eût dû suffire. Il est à re- gretter que, dix mois après, la loi radicale du 19 juin 1790 ait décrété l'abolition complète des titres et des distinctions nobiliaires. L'assemblée constituante, qui comprenait cependant les deux ordres de la noblesse et du clergé, eut, en l'adoptant, une illusion plus généreuse que réfléchie; elle volait l'impossible. C'était prendre trop au sérieux la fameuse déclaration de principes faite par Siéyès : «Qu'est-ce que le tiers-état? Tout, f Quand après la terrible tourmente révolutionnaire qui nivela bien d'autres choses que des distinctions sociales, le premier consul devenu empereur, porta son regard d'aigle autour de lui, comme pour interroger toutes les ruines que la tempête avait faites, il sentit bien qu'il manquait quelque chose à l'éclat de la pourpre restaurée. Un prestige faisait défaut au trône du nouveau Char- lemagne. Plus d'un Roland l'entourait, aussi preux que celui de Roncevaux, mais n'ayant pas sa noblesse. Il fallait leur en créer une, et le vainqueur d'Austerlilz n'hésita pas. Les décrets du 30 mars 1806, l eî mars 1808 et 3 mars 1810, organisèrent sur des bases nou- velles, claires et parfaitement entendues, l'aristocratie de la nouvelle monarchie. Les conditions qui la cons- tituaient élaient précises et nettement formulées. Cette noblesse est une dès plus brillantes que l'histoire ait vues, car etle se composait de* toutes les illustrations d'une époque où le mérite personnel et transcendant était la loi des destinées à succès. Le mot anglais de gentry exprime admirablement ejltfr catégorie d'une société où toute distinction officielle et