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   340              LA MlBLEïél! EN FKAM'.li.

  en Gaule par un prince mérovingien quelconque. C'eût
  été une date assignée à l'origine de leur caste, et ils n'en
  souffrent pas. Cette origine doit se perdre dans la nuit
  des temps. Selon eux, les Francs qui entrèrent dans la
  Gaule en vainqueurs, amenaient dans leur sein une
  aristocratie déjà puissante et toute constituée : ce sont
  les membres de celle aristocratie qui jetèrent sur le sol
  conquis les fondements de la noblesse féodale, en con-
  tinuant d'y jouir des prérogatives et du rang qu'ils appor-
* taient d'outre-Rhin. Toute la noblesse en France vient
  de ces personnages.
     Le second système, celui de l'abbé Dubos, fait re-
  monter l'origine de la noblesse féodale à la création des
  Antrustions ou Laudes que les rois francs établirent
  autour de leur personne, eomme une classe privilégiée,
  et comme une récompense honorifique. Ces personnages,
  en transmettant ensuite leurs biens et leurs qualités à
  leurs descendants, constituèrent la noblesse dite héré-
  ditaire. « 11 pouvait bien, dit Dubos, y avoir chez les
  « Francs des hommes que la valeur et la vertu élevaient
  « au-dessus de leurs égaux : mais la noblesse transmis-
   « sible leur était inconnue. Ce fut la perpétuité des fiefs
   « qui fit naître ce nouvel ordre de citoyens, et donna
   « l'idée d'attacher au hasard de la naissance, telles ou
  « telles prérogatives. »
     Le troisième système, celui de l'abbé de Mably, est la
  reproduction de celui de l'abbé Dubos, mais avec une
  modification essentielle. Comme lui, Mably fait bien re-
  poser dans l'institution des Leudes ou Antrustions le
  berceau de la noblesse; mais il ajoute et prouve que la
  noblesse ainsi établie n'était pas héréditaire, et que