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IA îiÛBLESSK EB FRANCE. 339 dans toute sa ligueur. En effet, il est impossible d'équi- voquer sur r ce point après les travaux lumineux de MM. Augustin Thierry et Guizot; l'origine de la noblesse féodale est bien due à l'invasion victorieuse des Francs dans la Gaule, c'est la conquête des Barbares venus des forets de la Franconie qui imposa progressivement à la population gallo-romaine toute entière, ce joug d'airain qui a nom Féodalité! L'oppresseur, c'est le Franc; l'opprimé, c'est le Gallo-Romain : voilà le fait primitif dans toute sa nudité. La question de l'origine de la noblesse en France a été longuement discutée et traitée par des écrivains de premier ordre, et résolue par eux en sens contraire. Leurs systèmes peuvent se résumer en (rois principaux dont le premier est représenté par M. le comte de Boulain- villiers, Montesquieu et M. de Monllosier : le second, par l'abbé Dubos, et le troisième par l'abbé de Mably. Nous passons sous silence les autres écrivains qui ont écrit sur la noblesse et dont les travaux estimables n'ont pas le caractère dogmatique des précédents.—Parmi eux figurent honorablement La Roque, Lalouette, Melle de la Lezardière, et surtout Guyot qui a résumé, d'une façon très-précise et très savante, (ouïes les théories écrites sur cette matière, et toute la législation qui s'y attachait. Le premier système, celui de Boulainvilliers, Mon- tesquieu et Monllosier est catégorique et tout d'une pièce. Il se résume dons cette formule nette et brutale posée par Boulainvilliers : « Tous les Francs furent gentils- hommes et tous les Gaulois roturiers. » La fierté nalive de ces honorables écrivains les fit hautement prolester contre l'opinion que la noblesse primitive eût été créée