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                 LA NOBLESSE EN FRANCE,               33$

qui se compose de la classe des chevaliers. Ce sont les
gentlemen esquives de la Rome antique. L'anneau d'or
dont ils ont, de par la loi, la jouissance exclusive, est le
signe matériel de leur noblesse, et semble être le pré-
curseur des armoiries.
   Dans les derniers siècles de l'empire romain, la no-
blesse comprenait tous les personnages qui avaient le
droit de porter le titre de clarissimes. Ces personnages
étaient ceux qui avaient rempli pendant un certain
nombre d'années des fonctions publiques élevées et dé-
terminées. Ils formaient dans toute la vaste étendue de
l'empire, depuis l'Euphrale jusqu'au-delà du Rhin, une
classe nombreuse, brillante, et pourvue de privilèges im-
portants dont la nomenclature se trouve dans les lois du
temps.
   Cette excursion dans l'antiquité nous démontre donc
d'une manière irrécusable que l'aristocratie y était une
force vive et un système établi. Il convient cependant de
signaler entre elles et celles qui l'ont suivie au moyen
âge, des nuances bien visibles et des différences parfaite-
ment caractérisées.
   Et d'abord, dans l'antiquité grecque et romaine, il
n'y a que deux sources de la noblesse : l'hérédité ou le
sang, et l'exercice de certaines fonctions. C'est par le
sang que ia transmission de la qualité nobiliaire a lieu ;
c'est le mode naturel de la perpétuer, et le plus incon-
testé. Mais la possession de certaines charges publiques
fait entrer de droit les titulaires dans le corps privilégié
du patriciat. C'est ainsi qu'à Rome les tribuns du peuple
et les édiles choisis parmi les plébéiens prenaient, ipso
facto, rang parmi les patriciens.