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POÉSIE. LITURGIE LYONNAISE. PRIÈRE A PIE IX. Laissez l'oiseau chanter dans son nid de feuillage ; Laissez le flot gronder au flanc des noirs récifs ; Sur l'océan fougueux laissez tonner l'orage, Et l'alcyon gémir dans les roseaux plaintifs ! Dans son orbe lointain laissez chanter l'étoile ; Laissez la brise errer sur les monts assoupis ; Autour des mâts penchés trembler la blanche voile, Et sous l'aile du soir frémir les blonds épis ! Laissez les mille voix qu'exhale la nature, Joignant leurs mille échos pour l'hymne universel, Remplir l'espace ému de ce vague murmure Qui, partout, nuit et jour, résonne sous le ciel ! Car la création est une harpe immense Dont chaque corde exhale, à travers le eicl bleu, Je ne sais quels accords d'amour et d'espérance Qui vont de monde en monde expirer jusqu'à Dieu ! Puisqu'il donne d'avance à toute créature Sa part dans le concert qui chante et le bénit, Qu'elle n'ait qu'un soupir, qu'elle n'ait qu'un murmure, Qu'importe aux pieds de Dieu la voix qui retentit ? L'orage insoucieux laisse gémir la brise, Le cèdre chuchoter le brin d'herbe à ses pieds; Et tandis que la vague aux falaises se brise, La source aux flots d'azur chante aux bords des sentiers. Et dans ce grand concert qui partout vibre et flotte, Barde mystérieux du chœur universel,