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238                   ÉLOGE DE BAVEZ.

   S'il me fallait peindre d'un mot la première moitié de ce
siècle agité, j'aimerais à rappeler que l'Empire nous avait
donné l'ordre et la gloire, et que nous avons dû à la Monar-
chie constitutionnelle plus de trente années de paix et de
vraie liberté sans exemple dans les souvenirs de notre
pays.
   Mais telle n'est point en ce moment ma mission, et je n'ai
à rappeler les vicissitudes de cette époque qu'au point de
vue de l'influence qu'elles exercèrent sur la vie politique de
Ravez.
   Sa présidence s'était ouverte par la session de 1819, et
elle finit en 1827 avec le ministère Villèle.

   On a porté des jugements bien divers sur cette administra-
tion de six années qui, malgré d'incontestables fautes, donna
des jours de prospérité à la France et des jours de force à
la Monarchie. Jeune alors, pleinement indépendant du gou-
vernement, et placé par mes sympathies dans les rangs de
l'opposition libérale, je ne pouvais toutefois méconnaître
les services qui marquèrent les premiers temps du régime
représentatif parmi nous. Ces temps effacèrent des taches
qui déparaient nos codes. La Charte abolit la confiscation
déjà détruite par la Constituante, et rétablie par la Conven-
tion. Le divorce, institué au moment même de l'avènement
de la République, tomba devant la loi réparatrice de 1816,
et la session de 1819 , la première que Ravez ait présidée,
vit disparaître les derniers vestiges du droit d'aubaine.
    La longue période de la présidence de Ravez rap-
pelle des lois importantes et de graves événements. La loi
de septennalité substitua le renouvellement intégral de la
Chambre aux élections partielles qui, chaque année, agi-
taient le pays sans permettre de rien fonder; la loi d'in-
demnité , en réparant envers tous les partis les spoliations