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ÉLOGK DE RAVEZ. 23i Celait Pasquier, dont l'expérience complète et variée a suffi aux situations les plus élevées; qui présida la Chambre des Pairs comme bien peu l'ont su faire, la Cour des Pairs comme nul ne l'a fait ; et qui, après avoir porté le dernier la simarre des Chanceliers de France, conserva dans sa lon- gue et étonnante vieillesse toute la force de son intelli- gence comme toute l'autorité des souvenirs de sa vie. C'était de Serre, qui déploya depuis au banc des ministres une énergie oratoire et une loyauté politique qu'il n'a été donné à personne de surpasser. Chacun d'eux avait montré par quels degrés on peut s'éle- ver a cette primauté parlementaire, par quels services on mérite de s'y maintenir. De tels prédécesseurs faisaient paraître la succession pe- sante. Tous les regards se portèrent sur Ravez. Jurisconsulte, il égalait les maîtres de la science ; sous- secrétaire d'Etat, il avait déployé une aptitude consommée pour les affaires; orateur, il avait fait admirer la clarté de sa méthode, la précision de sa logique, la promptitude de ses répliques ; vice-président de la Chambre, il avait occupé le fauteuil de manière a ne pas faire craindre pour lui la réalisation de l'adage, trop souvent vérifié : « Tel brille au second rang, qui s'éclipse au premier. » Aussi, la Chambre s'empressa de le porter de nouveau sur la liste des candidats a la présidence, et le Roi le choisit pour cette haute dignité dont le long exercice a fait le trait dominant de la vie publique de Ravez. 11 fut nommé pour la première fois le 23 décembre 1818, et huit élections consécutives vinrent, d'année en année, prolonger sa présidence sans interruption jusqu'à la fin de 1827. Cette perpétuité élective est d'autant plus remarquable que