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                          ÉLOGE DE BAVE?.                            S19
   Ce n'est pas dans un cadre restreint parJes limites de vos
séances que j'essaierais de retracer en détail les causes cé-
lèbres qui ont propagé sa renommée : les éloges qui ont
honoré sa mémoire dans une contrée (1) où toutes les
traditions sont vivantes encore, ont dépeint l'avocat avec
une perfection de couleurs dont je ne me flatterais pas
d'égaler la richesse.
   Appelé seulement a esquisser devant vous , en traits ra-
pides,la figure de notre éloquent compatriote, je dois me bor-
ner a rappeler que, dans cette carrière si pleine de l'avocat,
on admira surtout cette vaste etflexibleaptitude qui savait ench
brasseries affaires les plus diverses, les assurances maritimes
comme les débats testamentaires, les problèmes hypothé-
caires comme les questions d'état.
   On a remarqué parmi ces dernières un célèbre procès de
désaveu, où Laine et Ravez luttèrent avec des chances di-
verses, mais avec une égale admiration de la cité.
   Tous deux furent admis à suivre leur cause jusque devant
le tribunal de Cassation : leur apparition fut un événement.
Le barreau de Paris, qui ne fit qu'entrevoir ce duel ora-
toire , put reconnaître que les barreaux de province lui
gardaient des émules dignes de ses plus grands maîtres.
Le président essaya vainement de les retenir dans la capitale.
Il devait les revoir bientôt l'un près de l'autre aux premiers
postes de l'Etat.
   Mais aucune cause n'a laissé de plus profonds souve-
nirs que celle de la marquise d'Anglure. Victime, dès sa
jeunesse, des plus odieuses machinations, atteinte par
des parents avides dans son nom, dans sa filiation, dans

  (1) Voir notamment l'éloge prononcé par M. Louis Ferai à la conférence
du barreau de Toulouse, le 18 décembre 1853, et celui que M. Ernest de
Chancel a fait entendre à la conférence du barreau de Bordeaux, le 22 dé-
cembre 1857, auxquels ce discours a emprunté des éléments précieux.