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                           ÉLOGE DE RAVEZ.                            201
éleva sa jeunesse et lo vit préluder a sa gloire. La patrie
qui reçut les premiers battements de notre cœur ne saurait
rester étrangère aux destinées de notre vie. On redit son
nom avec orgueil, on se souvient avec amour de ses pre-
miers applaudissements. Ses leçons furent notre première
dot, et nos grandeurs comptent dans son patrimoine. Le
berceau, c'est la patrie devant l'histoire.
   Aussi, de nos jours, les statues de nos morts illustres
s'élèvent-elles de toutes parts au sein de leurs villes natales.
Vous possédez celle de Suchet, et le patriotisme éclairé de
l'administration dirigée par un (1) de nos honorables asso-
ciés, nous est un sûr garant que nous n'attendrons pas long-
temps celle d'Ampère.
   Mais que sert de comparer les droits de deux villes ac-
coutumées a s'enrichir l'une l'autre par l'échange de leurs
supériorités religieuses et politiques (2), et assez fécondes,
toutes deux, pour n'avoir h s'envier aucune renommée?
   Laissons la ces stériles parallèles.... Une telle vie est assez
pleine pour suffire a l'illustration de deux cités.
   Bordeaux a déjà payé son tribut d'honneur et de reconnais-
sance, Toulouse même a voulu donner a Ravez un solennel
souvenir : Lyon ne peut faillir a de tels exemples.

  Déjà notre Conseil municipal a décoré du nom de Ravez
une de ces rues nouvelles, qu'une transformation bienfai-
sante a ouvertes a l'air et a la lumière. Mais il appartient sur-

   (1) M. le sénateur Voïssc, administrateur du Rhône, membre associé
de l'Académie.
   (2) La magistrature peut citer, pour^ces derniers temps, MM. de la Sei-
glicre et Devienne. Aujourd'hui encore, Lyon s'honore de donner à Bordeaux
son premier pasteur, le vénérable cardinal Donnet, et Bordeaux a envoyé
au diocèse de Belley, jadis uni au nôtre, Mgr de Langalerie, l'un des types
les plu» suaves de la dignité épiscopale.