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                         ORFEVRERIE.                       183
  le mot lui-même d'ostensoir. C'est la traduction de cette
 prière que l'Eglise adresse à la reine du ciel : « Et fîlîum
 tuum benedictum nobis ostende : Et montrez-nous votre
 Fils béni. »
     Qui plus que Marie a le droit d'offrir Jésus aux ado-
 rations de tous les hommes? Ne l'a-t-elle pas déjà pré-
 senté bien des fois à celles des enfants de la Judée ? Et
 en tenant Jésus dans ses bras à Nazareth, ne préludait-
 elle pas, sans le savoir, à cette fonction sublime de mon-
 trer la sainte Eucharistie sur les autels?... fonction qui,
 du reste, paraît si naturellement lui revenir, qu'à Notre-
 Dame-de-la-Garde, l'exposition du saint Sacrement s'opère
 en enlevant la statue de l'Enfant Jésus des mains de
 l'image d'argent de la Vierge, et en y substituant l'os-
 tensoir, de sorte que Marie porte dans ses bras le vrai
 corps de son divin Fils.
     Cette idée exprimée par le sentiment populaire dans le
 sanctuaire marseillais, a été plus artistiquement rendu
 dans l'ostensoir lyonnais. Tout, dans cette pensée de faire
 présenter la sainte Hostie par la Vierge Marie est d'une
coïncidence heureuse. Les langes, qui emmaillotent le
Verbe enfant, ne figurent-ils pas bien le Sacrement dans
 lequel la Divinité est comme emmaillotée et réduite à une
sorte d'impuissance, qui ne lui laisse d'autre liberté que
celle de bénir? La pauvreté de ces langes ne figure-t-elle
pas l'humilité des espèces eucharistiques? Oui, Marie,
voilà la plus digne custode de l'ostensoir ; ses bras, ses
mains pures, voilà la hampe la mieux faite pour porter
un Dieu.
    Sur la face postérieure, adossé à la Vierge, est debout
avec le lis traditionnel, saint Joseph, l'homme du mys-
tère, destiné, selon l'expression de Bossuet, à cacher
Jésus. Là, il se cache lui-même et jouit en secret des
hommages rendus à celui dont il a été le fidèle gardien
ici-bas.
    Mais ce qui donne surtout à ce beau monument en mi-
niature un grand caractère, et malgré l'absence des
rayons obligés, ne permet pas de le confondre avec un
reliquaire, c'est l'Adoration qui y est clairement et élo-