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160                       FONVILLE.               '

suivant son excellente méthode, et voyant son adresse,
l'engagea à peindre d'après nature, ce grand maître, qui
seul permet au talent de se produire avec toute son origi-
nalité.
   Fonville fut, pendant deux ans, élève de l'École des Beaux-
arts, dite de Saint-Pierre. Très-laborieux, il employait ses
matinées à peindre et ses après-midi à faire de la lithogra-
phie pour M. Brunet, à la bienveillance duquel il allait
devoir un talent précieux.
    En avançant en âge, Fonville se fortifia dans son art au
point de pouvoir donner des leçons. Économe autant que la-
borieux, il soutint sa mère et réalisa quelques épargnes.
   Gomme tous les hommes d'un vrai mérite, Fonville était
modeste et recevait avec bienveillance les conseils des doyens
de l'art. Il prit quelques leçons de notre habile peinlre d'a-
nimaux, M- Duclaux, et accueillit ses avis avec reconnais-
sance.
    Sollicité par ses amis, MM. Gleyre et Cornu, peintres
d'histoire, et M. Flacheron, paysagiste, à faire le voyage de
Rome, Fonville recommanda sa mère à M. Brunet et aux
nombreux amis que son caractère agréable, son humeur
facile lui avaient déjà faits, et parti!, soit pour rejoindre
MM. Gleyre, Cornu et Flacheron, soit avec eux; mais, ce
qu'il y a de certain, en compagnie de M. Guindrand, pay-
sagiste de talent, faisant la majeure partie du chemin à
pied, en véritables amanfs de la nature.
    Que ne nous est-il possible de décrire ici les ravissements
qui durent inonder ce cœur d'artiste pendant ce voyage
pédestre à travers les beautés si nombreuses et si variées
de notre belle France ! Qui peut voir se dérouler sans émo-
tion, sur les bords du Rhône majestueux et superbe, les sites
 pittoresques de l'Ardèche, les débris de Crussol, les plaines
 de la Drôme bornées-à l'horizon par cette chaîne sans tin