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FONVILLE. 461 des Alpes, et plus loin, sur le ciel d'or de la Provence, se découper les gigantesques fantômes des châteaux en ruines, colosses d'un autre âge, dont les squelettes encore effrayants portent les noms historiques de Roquemaure et de Roche- maure, les châteaux mieux conservés de Beaucaire, l'an- tique Bellicadrum, et de Tarascon ; enfin, comme une avant- garde de la Rome païenne, les belle ruines d'Arles? Fonville dut voir lout cela, admirer tout cela. Que ne pou- vons-nous réunir en une seule galerie ses nombreux tableaux, et y retrouver les souvenirs de son voyage ! A Rome, Fonville, travailleur ardent et studieux, se mit à l'œuvre avec tant de courage, ménagea si peu ses forces dans ses courses à travers la campagne, qu'il fut saisi par la fièvre, si fréquente dans ces contrées, et fut obligé de revenir à Lyon au bout d'un an. Quel fut, au point de vue de son art, le profil que Fonville tira de ce séjour dans la ville des Raphaël et des Michel- Ange? C'est ce que nous ne saurions préciser; mais nous croyons qu'il ne modifia pas sensiblement le goût du jeune artiste ami de la nature, cherchant toujours à la rendre avec le plus de vérité possible. Modeste dans ses désirs, Fonville ne rêva jamais de briller au premier rang, et, modérant son essor, atteignit plus sûrement son but. Un des souvenirs de son séjour en Italie fut son tableau Le Tasse, vendu à M. Prosl, architecte. - M. Brunet lui offrit la direction de sa lithographie, alors établie dans l'impasse Sainte-Catherine. Fonville, dont l'ar- dente activité suffisait à lout, accepta et lui devint bientôt indispensable. En 1830, Fonville qui avaîl non seulement acquis l'estime et l'affection de son chef, mais inspiré à sa fille un sentiment plus tendre, épousa Mlle Brunet. Cette union le rendit père de sept enfants; il eut la dou-