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138 SYMPH0R1EN CHAMPIER. ques, latines et gauloises : les phrases, par leur lon- gueur démesurée, deviennent difficiles a suivre et à comprendre. La précipitation excessive avec laquelle Symphorien paraît avoir écrit ses volumineux ouvrages, (j'en ai compté plus de cent), ne lui a pas laissé le temps de soigner, de revoir, et encore moins de polir ses compo- sitions. S'il a rencontré des contradicteurs nombreux, il n'a pas eu l'avantage d'avoir des amis, critiques éclairés, pour le guider, le pousser à modifier ce qu'il y avait d'incorrect, de défectueux dans sa méthode et dans sa forme. Sous le rapport littéraire, les travaux pour lesquels il a adopté la langue latine valent un peu mieux, bien qu'ils présentent beaucoup de termes de la basse lati- nité. La scholastique cultivée par lui, dont il possé- dait trop les formules, l'a empêché de dépouiller la rouille dont les siècles de barbarie avaient recouvert le latin ; il n'a point approché de l'élégance, de la pureté de son rival Scaliger, de celles de Linacre, d'Erasme et de bien d'autres savants de cette même époque. Ses idées, ses doctrines, essentiellement différentes de celles qui ont cours aujourd'hui, sont la principale, sinon l'unique cause des difficultés que peut présenter la lecture de ses œuvres ; mais l'habitude les dissipe promptement. J'ai fait connaître le bon et le mauvais tel qu'il existe, tel du moins que j'ai su le saisir dans l'homme et dans ses publications. En finissant, qu'on me permette de résumer les titres qui recommandent à la postérité le nom de Champier. Il a été supérieur a la plupart de ses contemporains par la diversité de ses lumières, par l'étendue de son érudition, par la direction hardie qu'il a donnée à ses connaissances. A une période où il n'était pas permis de croire et de