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134               SYMPHORIEN CHAMPIER.

suivre ses progrès funestes. C'est le premier médecin
lyonnais qui ait e'crit sur cette terrible affection. Elle
est nommée par lui pudendagra, considérée comme une
maladie récente, fléau de la colère céleste. Pour ap-
puyer cette opinion, il rappelle, Ă  grands traits, les
châtiments dont les Juifs, les autres peuples de la terre
ont été frappés dans les divers âges, Dieu voulant les
punir de leurs fautes ou les ramener Ă  des sentiments de
pénitence. Les caractères essentiels, les symptômes
principaux du mal sont retracés avec exactitude. A son
avis, il est épidémique, contagieux ; les anciens ne
l'ont pas observé. Ce n'est ni le lichen des Grecs,
 comme le pense Fuchsius, ni l'impétigo, comme l'a-
 vance Léonicène ; ce n'est pas non plus la mentagre,
mais une altération ulcéreuse, pustuleuse qui ne res-
 semble à aucune des lésions décrites jusqu'alors. Il
est donc permis de la considérer comme un état pa-
thologique nouveau. 11 est a regretter que Sympho-
rien n'ait rien dit de la médication a suivre. Il con-
 seille seulement de s'abstenir du mercure, qui en-
 traîne des accidents, et qu'il regarde comme un poison.
Pour connaître la méthode à préférer, il renvoie aux dis-
 cussions que ce sujet a soulevées dans le sein du collège
 de médecine de Lyon, aux règles établies par lui; comme
 les procès-verbaux des séances ne sont pas parvenus
jusqu'Ă  nous, il.est impossible de rappeler les bases delĂ 
 thérapeutique adoptée.
    Avant de clore la liste des ouvrages dus a l'activité
 infatigable de Champier, je ne puis me dispenser de
 signaler les trois érrits : Enchiridion medici christiani ;
 Annulus medici christiani; Spéculum medici christiani.
 Ils sont frappés au coin de la sagesse, respirent un
 parfum de vertu et d'honnêteté, expression des sen-
 timents religieux et moraux de notre compatriote. Il
  entre dans des considérations qui sont autant de pré-
 ceptes sur les qualités nécessaires au véritable méde-