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SYMPHORIEN CHAMPIER. 133 cin qui est, à ses yeux, le Fir christianus medicandi peritus. La science, la générosité, l'amour des pauvres, la noblesse, la pureté des principes sont la garantie qu'on exige dans la profession, avant d'accorder les privilè- ges, les faveurs auxquels elle a droit par sa dignité, son caractère et ses services. Ce sont de petits traités de morale, utiles, instructifs, même après le traité d'Hippocrate. Conçoit-on qu'un homme dont toute la vie a été en harmonie parfaite avec de tels principes, ait été accusé d'impiété par ses ennemis ? Ils sont allés jusqu'à lui attribuer le fameux livre : De tribus imposloribus, dont on à tant parlé dans le seizième siècle, et que personne , je crois , n'a jamais lu , puisque , suivant le philosophe La Monnoye, ce livre n'a jamais existé. Ce qui probablement a servi a accréditer cette calom- nie injurieuse, simple méprise pour quelques-uns, c'est que notre compatriote est l'auteur d'une disser- tation : De Legum divinarum et hunianarum condi- toribus, alque de pseudo-prophetâ Mahorneto. On ne saurait être surpris des attaques, des invec- tives des Arabes ; elles s'expliquent facilement par ce que nous venons de voir ; mais on ne comprendrait pas les insultes, les sarcasmes de Jules-César Sca- liger, répétées par La Monnoye qui reconnaît, il est vrai, leur exagération et leur violence ; il faut ici donner le mot de l'énigme. Scaliger a tracé de Champier, en vers scazons, le portrait qui suit : Ardelio mirus, insolens, tumens, turgens Titulo archiatri, quod deus sit atrorum Falsorius, sod invidusque, ineptusque, Scriptis alienis indidit suum noracn, Uno alterove vcrbulo usque mulato, Dùm ex officinà barbarissimâ agnoscas Une haine ardente animait les deux écrivains, sus- citée par la vanité, sentiment qui pardonne peu. Sca-