page suivante »
SYMPHOMEN CHAMP1ER. 421 créations mystérieuses, assemblages de substances hé- térogènes sorties du creuset ou de l'alambic dans le se- cret du laboratoire des apothicaires ou des alchimistes, dont l'unique règle, depuis Sérapion jusqu'à Paracelse, était : Mixta mixtis miscere. Malgré ses défauts et ses erreurs, était-ce un homme ordinaire, je. le demande, que celui qui, sans autre force, sans autre appui que son bon sens, ses lumières, son jugement personnel, rompait avec son éducation, avec les errements de son siècle, cherchait à l'entraîner dans une voie plus conforme a la raison et à la vérité ? Quoique ses doctrines, ses opinions, ses préceptes se ressentent, trop souvent, de la nullité ou du moins de la faiblesse de ses moyens d'investigation ou d'expé- rience, sa conduite a-t-elle été appréciée comme elle méritait de l'être? N'est-ce pas à nous, dans tous les cas, a réclamer pour lui la justice qui lui est due ? Avait- il, comme les modernes, dans la physique, la chimie, l'histoire naturelle, les ressources qui ont éclairé, de nos jours, la pharmacie et la thérapeutique ?... C'est pour achever sa démonstration , simplifier la matière médicale, la dégager de tous ses emprunts étrangers, exotiques, que Symphorien a publié les deux meilleurs ouvrages dus a sa plume féconde : l'Horlus Gallicus pro Gallis in Galliâ scriptus, verùm tamen non minus Italis, Germanis et Hispdnis quà rn Gallis neces- „ sarius. In quo Gallos in Gallia omnium œgritudinum remédia reperire docet. L'immense succès de ce livre, dédié au roi Fran- çois I01', inspira le Campus Elysius Galliœ amœnitate referlus : in quo sunt medicinœ compositœ, herbœ et plantœ virentes : in quo quidquid apud Indos, arabes et Pœnos reperitur, apud Gallos repeririposse demons- tratur. La pensée fondamentale est celle-ci : tous les pays engendrent, possèdent les, remèdes propres à combat-