page suivante »
122 SYMPHORIEN CHAMP1ER tre les maladies qu'où y rencontre : Dieu et la nature accordent à chaque région les ressources nécessaires. Après avoir comparé les produits tirés des contrées lointaines avec ceux qui naissent en Europe, Champier analyse leurs effets respectifs dans les maladies. La France porte abondamment des simples, des plantes, dont l'action est analogue, sinon semblable, à celle des végétaux del'Asie et de l'Afrique.Dans une description, j'allais dire une statistique générale, il passe en revue la température, le sol et ses richesses, puis la constitu- tion des habitants, les caractères des races, qu'il com- pare h ceux des autres peuples, pour arriver a l'exposé de la médecine la plus rationnelle chez tous : « J'imite, dit-il, les Arabes en ce qu'ils ont fait de bien : Mésué, Avicenne ont écrit pour les hommes de leur nation, dont ils connaissaient la force , le tempérament, les habitudes;j'écris, avant tout, pour les Français, dont le ciel, le climat, les mœurs sont si différents de ceux de l'Egypte et de l'Inde. Les médicaments ne sauraient être les mêmes pour tous et dans tous les lieux ; la conduite du médecin doit varier suivant les circonstan- ces : Decet medicum prudentem cuncta perpendere.» De telles observations m'ont paru exiger une mention particulière : j'ai cité textuellement. Ces deux livres prouvent que Champier excellait dans la connaissance des plantes médicinales indigènes. Mais la botanique était encore dans l'enfance; quelques années plus tard, seulement, Fuchsius, Matthiole, Bauhin, le médecin lyonnais Daléchamps, et surtout Csesar Csesalpin ont employé pour l'étude, des méthodes véritablement rationnelles. On trouve dans le Campus Elysius une description exacte des plantes, de leurs formes, de leurs caractères, mais elle est présentée sans ordre. Les végétaux sont classés suivant qu'ils appartiennent a la catégorie des herbes ou des arbres, suivant les espèces de graines ou de fruits.