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120 SYMPHOK1EN CHAMP1ER. mêmes principes, parut peu de temps après le précé- dera, il a pour titre : Cribratio, lima et annotamenta- in Galeni, Avicennœ et conciliatoris (Pierre d'Apono), * opéra. Son analyse serait inutile, je me contente de l'indiquer. La critique des Arabes, de leur méthode a conduit Champier à l'examen des procédés, des manipulations dont ils avaient conjointement avec les alchimistes, recommandé la pratique dans la préparation des re- mèdes. Depuis plusieurs siècles, on semblait s'être attaché avec persévérance, à obscurcir, compliquer la matière médicale. Fixant l'attention publique sur ce sujet, Symphorien publia le Liber secrelorum; YOfficina pharmacopolarum ; les Castigaliones et emendationes pharmacopolarum sive apothecariorum ac Arabum medicorum, in quas qaidquid apud Arabes erratum fuerit, summd diligentiâ congeslum est. Pour donner plus de retentissement à ses critiques, les mettre à la portée de tous, il les réunit dans l'un de ses rares ouvrages de médecine, écrits en français : Le myrouel (miroir), des appothiquaires et pharmaco- poles, dans lequel il est montré comment les appothi- quaires communément errent en plusieurs simples mé- decines, contre l'intention des Grecs et par la fausse intelligence des auteurs arabes, lesquels ont falsifié la doctrine des Grecs. L'énoncé de ce titre suffit pour donner une idée exacte du projet, des obstacles à vaincre, des opposi- tions, des haines qu'il fallut affrontrer en appelant sur ce point le contrôle de la science, telle qu'elle existait alors. Le réformateur attaquait les combinaisons offi- cinales, les amalgarres vantés, tels que le Grand élec- luaire thériacal de longue vie, les essences létifiantes, les èlixirs déphlegmés, l'esprit souverain de vipère, les eaux distillées, célestes ou divines, les poudres merveil- leuses, le remède universel, l'or potable, et toutes ces