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AUTEL D'AUGUSTE. 10b simples citoyens comme les magistrats, des voisins rece- vant l'hospitalité de la confrérie des trois Gaules. Si Lyon a voulu un amphithéâtre, puisqu'à peu près toutes les villes, même les plus petites, avaient le leur, il a dû en construire un, mais alors chez lui, sur une des collines de la rive droite de la Saône, à moins qu'on ne veuille se figurer que, par économie, sans doute, les Lyonnais se fussent astreints a l'humiliante obligation d'emprunter, a chaque besoin, ce- lui du voisin, et que l'orgueilleuse Compagnie de l'Autel, qui avait construit le sien avec son argent et pour une destination sacrée et spéciale, et qui l'entretenait avec ses fonds, au- rait bien voulu le leur prêter chaque fois, pour le seul motif de leur épargner de la dépense. Mais"c'est la une ridicule hypothèse de lésinerie qu'il n'est pas permis d'imputer gratuitement aux colons lyonnais, et une preuve matérielle supérieure a tous les raisonnements possibles, ne tolère au- cune incertitude au sujet de l'appartenance de l'amphithéâtre de la colline Saint-Sébasiien aux trois Gaules. Des pierres à inscriptions, trouvées en différentes fois parmi les débris de l'amphithéâtre dont il s'agit, et qui sont déposées sous les portiques de notre musée, présentent l'indication des places réservées sur les gradins du visorinm a chacune des soixante cités associées : « places des Arvernes, places des Bituriges, places des Tricassins aux Séquanes (?) tel nombre de places » 11 n'y a donc pas a en douter, l'amphithéâtre de notre an- cien jardin des Plantes était bien celui de la sodalité des trois Gaules, celui où se donnaient les combats d'éloquence et les jeux gaulois mentionnés par Suétone et Dion Cassius, celui où, au rapport de Juvénal, les rhéteurs déclamaient en présence même de l'Autel, tout en tremblant à la pensée des étranges avanies qui les attendaient peut-être a l'issue de leur discours. Là donc, au penchant de la colline Saint-