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88                      BIBLIOGRAPHIE.

M. Ponsard, membre de l'Académie française, quand il
écrivait à M. Desserteaux, le 28 août 1860 :
   « Pour moi, je vois avec peine qu'une œuvre si digne-de
« tout l'intérêt des littérateurs ne soit pas mieux aidée.
« C'est un signe de plus de la décadence des lettres. Vous
« étiez fait pour un siècle meilleur aux poètes. »
   Avouons cependant que M. Desserteaux a dû trouver de
douces .compensations à cet oubli quand il a vu quelques
membres de la critique parisienne le traiter avec une fa-
veur et un respect qui ne s'accordent qu'aux maîtres ;
quand il a vu, de la plume de MM. Bignan et Sainte-Beuve,
tomber des arrêts aussi flatteurs que ceux qu'ils ont formu-
lés ; quand i,l a entendu l'éminent M. Pérennès, doyen et
professeur de littérature française à la Faculté des lettres de
Besançon, lire-à l'Académie de cette ville, dont il est le
secrétaire perpétue], an rapport aussi remarquable et aussi
élogjeux que celui qui est sous nos yeux ; quand il a pu
voir la presse italienne, reconnaissante de la glorification
du Tasse, lui décerner des louanges d'aussi bon aloi dans Ja
Revue encyclopédique italienne ; quand il a vu figurer dans
une publication parisienne Irès-accréditée celle sentence qui
terminait une appréciation magistrale : « Maintenant (après
M. Desserteaux), on ne traduira plus la Jérusalem          déli-
vrée! » quand, enfin, il a pu voir M. Ponsard, dont nous
parlions tout à l'heure, vivement préoccupé de son livre à
l'heure "solennelle de son installation au fauteuil académique,
au moment même où il devait prononcer l'éloge de Baour-
Lormian, son prédécesseur, et disait dans une autre lettre à
M. Desserteaux :
  « Je regrette que l'usage ne soit pas de citer les ouvrages
« actuels d'écrivains étrangers à l'Académie ; j'aurais trouvé
« dans votre traduction l'exemple des qualités d'exactitude
« et q"e fidélité qui manque à Baour-Lormian, et j'aurais