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                   DE LYON A LA CROIX-ROUSSE.                     41

en 1305, et quelques sacrifices pécuniaires purent seuls
 leur assurer une paisible possession. Après les tracasse-
ries éprouvées par les Carmes, et qui avaient dû leur
donner beaucoup de soucis, il serait naturel de penser
qu'en vertu de la réaction qui s'opère ordinairement
 dans les esprits, la charité et la mansuétude régleraient
leur conduite à l'égard des autres ordres religieux. Ce-
 pendant ils suscitèrent des difficultés aux Auguslins, qui
venaient s'établir dans leur voisinage, en 1319. Ils vou-
laient s'opposer à la construction du nouveau monastère,
prétendant qu'on ne pouvait l'élever qu'à 140 cannes(l)
du leur. La contestation ne fut terminée qu'en 1343, au
moyen d'une transaction, passée à Avignon, par laquelle
les Augustins s'engagèrent à payer à leurs voisins exi-
geants 300 florins d'or. Deux siècles après, un père
Carme, Laurent Bureau, évoque de Sisteron, confesseur
de Charles VIII et de Louis XII, engagea successivement
ces deux- rois à faire construire l'église et le monastère
de Lyon. Le choix d'un confesseur Carme par ces deux
souverains prouve qu'à lafindu XVe siècle l'ordre était
arrivé à conquérir une certaine influence, et qu'il devait
posséder en France un grand nombre de maisons. —
(Archev. de Lyon. Morel deVoleine et de Charpin.—
Descript. de Lyon, 1741. — Id. Cochard, 1 8 1 7 . —
Alman. de Lyon, 1755.)
   Charles VIII rapporta le melon de sa campagne d'Ita-
lie, et ce fut le seul bénéfice que valut à la France l'ex-
pédition de Naples. Les Carmes de Saumur cultivèrent


  (2) La canne romaine, canna architettonica, équivaut à 2 m 234, par
conséquent 140 cannes = 312 m 76.