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                   DE LYON A LA CROIX-ROUSSE.                            35

on y lit, à l'occasion du séjour du célèbre philosophe
dans le Carmel : Ut plurimum solus degebat in templo,
seul il passait dans le temple tout le temps qu'il pouvait.
Ce temple ne pouvait être, d'après les Carmes, que
l'église de leurs prédécesseurs, mais latinus interpres
grœcum ev r& csp& (1), in sacro. scilicet monte vel loco,
vertit in templo, quod tamen ibi nullum fuisse ex majo-
rum traditione. Le traducteur latin interprète ces mots
grecs, dans le sacré, c'est-à-dire mont ou lieu, par tem-
ple, et cependant aucune tradition ne fait mention d'un
temple. L'existence de cet édifice sacré, qui ne repose
que sur une traduction inexacte, était un argument in-
voqué par les soi-disant successeurs d'Elie ; mais l'obs-
curité du texte de Jamblique renverse la valeur de cette
preuve.
    Il sera peut-être téméraire de ma part de porter un
jugement dans ce débat, qui ne manque pas d'intérêt
 historique; cependant je me hasarde, et je formulerai
 ma pensée, en appliquant aux Carmes le proverbe : Qui
 veut trop prouver ne prouve rien. Il paraît très-admissible
 qu'Elie et Elisée, qui résidaient dans le Carmel, aient
 laissé des disciples, et que par la suite des temps les uns
 aient vécu en commun et les autres embrassé la vie
 solitaire. La secte des Juifs esséniens procéderait des
 deux grands prophètes, d'après le dire des Carmes, qui
 ne seraient eux-mêmes que le résultat de la modification
 apportée par le Christianisme, dans les institutions de
 cette secte. Il y a exagération dans cette manière de voir


   (1) Dans l'édition de Jamblique, que j'ai sous les yeux, je lis: Ka-ra -rà
 îspôv.