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                  SYMPHORIEN CHAMP1ER.                 29

  du reste, pour ne pas applaudir a des supercheries
  grossières dont ils espéraient tirer avantage.
    Une autre fois, la scène se passait encore dans nos
 murs, en 1524, il ne craignit pas de protester énergi-
 ment. Noire compatriote Symphorien de Builloud, de-
 venu évêque de Soissons, et le cardinal de Lorraine
 avaient introduit a la cour de France, momentanément
 à Lyon, et fait admettre par le -roi François P r , et sa
 mère Louise de Savoie, le fameux Corneille Agrippa,
 médecin, alchimiste, théologien, professeur de sciences
 occultes, qui savait lire dans les astres, qui par leur
 influence opérait l'alliance, le divorce ou la transmuta-
 tion des métaux. Un homme de cette force ne pouvait
 manquer d'être accueilli avec honneur : il obtint bientôt
tout crédit auprès de Louise, duchesse, d'Angouleme
 qui le gratifia d'une pension. Celte princesse se mon-
 trait très-enlichée de la cabalistique et de ses œuvres;
 cette folie fut partagée par les habitants de toutes les
 classes, l'exemple avait été contagieux; aussi, durant
 quatre années, Agrippa fut le personnage le plus' en
 faveur, le plus renommé de notre ville ; il est vrai de
dire toutefois, qu'il promit plus de merveilles qu'il
n'en accomplit, malgré les prétendues ressources de
son art, et la crédulité du vulgaire.
    C'est contre lui, contre ses manœuvres que Cham-
pier, qui ne voulut pas passer pour dupe, fit paraître,
sans oser le nommer toutefois, la vigoureuse lettre
où il attaque, flétrit les astrologues et les alchimistes,
au risque de blesser les sentiments et les préjugés que
la cupidité et l'ignorance avaient enracinés, entrete-
naient dans le monde.
    Soutenu, guidé par la ferme pensée de combattre, de
détruire l'attachement aveugle accordé aux Arabes, a
leurs pratiques, à leurs doctrines, Champier avait pré-
paré ses armes de longue main. Dans ses voyages,