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SYMPHORIEN CHAMP1ER. 27 possibilité, ou mieux par la difficulté extrême où l'on était de se procurer les exemplaires authentiques des Grecs et des Latins. Champier, très-versé dans les langues anciennes, était remonté aux sources primitives ; élevé a Mont- pellier dans la doctrine des Arabes, il avait bientôt re- marqué que leurs écrits n'étaient, pour la plupart, que des traductions informes ou infidèles d'Hippocrate et de Galien surtout, dont les œuvres avaient été mal- traitées, mutilées, déshonorées : ayant résolu de dé- montrer le fait, il y parvint malgré tous les les obs- tacles accumulés devant lui. C'est en poursuivant cette tâche avec courage, qu'il a rendu service a la science; il ne peut revendiquer l'honneur d'aucune nouvelle découverte; médecin dirigé par une puissante instruc- tion, plutôt qu'éminent par la supériorité de ses vues, il s'est appliqué a chercher la vérité, il l'a rencontrée quelquefois; pour préparer son triomphe, il n'a pas hésité a rompre avec les croyances admises, enseignées par les écoles. Il a fait acte de fermeté et d'indépen- dance en émettant ses doules, en provoquant la dis- cussion a une époque où les sectateurs des Arabes persécutaient encore les dissidents. Ouvrant la voie du libre examen, il a aidé a ressusciter, à remettre en lumière les anciens ; ses travaux qui ont précédé la ré- forme, ont préparé, commencé une période de transi- tion, de transformation dans les idées médicales. Dès son début dans la carrière, la sagesse de ses principes, la sûreté de ses opinions se révèlent par des publications vigoureuses. Il se révolte contre l'opi- nion générale toutes les fois qu'elle lui paraît entachée de mensonge. Des questions, actuellement vaines ou ridicules, avaient alors un retentissement prodigieux ; je parle de la magie, de l'alchimie, des sciences dites occultes ; elles étaient la grande préoccupation de ce