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SYMPHOUIEN CHAMPIER. H pige de Pavie...» Après une longue harangue sur ce mê- me ton, l'orateur, faisant allusion à Marguerite du Terrail, et voulant la complimenter sur sa beauté, termine ainsi: « Surge, doctor celeberrime, veni, gemmafulgida, veni, Margarita preciosa, cujus uxor estMarganta speciosa !... veni, frater et pater noster, et supremum in collegio nostro digneris accipere locum tanto viro convenien- tem ; sisque felix, sisque tui collegii, doclorumque omnium memor, qui tuinunquam obliviscentur !.... » Si onne connaissait pas les sources où a puisé Molière, on serait en droit de penser qu'il a trouvé dans eette réception les charges, les scènes comiques qui termi- nent la pièce du Malade imaginaire. Après cette pompeuse cérémonie bien capable sans doute de le flatter, Champier, riche des libéralités du duc de Lorraine et de la cour, revint a Lyon où il fut reçu avec honneur, où il occupa, parmi ses conci- toyens, un rang distingué. Reprenant avec de tels avantages l'exercice de la médecine, il s'appliqua, en même temps, aux sciences et aux lettres. Il se trouva placé dans un milieu bien propre a seconder, à satis- faire ses goûts et ses dispositions naturelles. Notre ville était le centre, le point de départ d'un mouvement intellectuel très-actif. La guerre civile, les divisions intestines avaient chassé de leur pays, con- duit et retenu dans nos murs, une foule de nobles ita- liens qui, adoptant Lyon pour leur nouvelle patrie, y avaient apporté les arts industriels,les arts libéraux,les ri- chesses, et les jouissances qu'ils procurent. Pour favo- riser leurs progrès, l'élite des citoyens avait constitué une association qui devint le noyau de l'assemblée, dé- signée plus tard, sous le nom d'Académie de Fourvière ou de l'Angélique, parce qu'elle tenait ses séances dans la demeure du président De l'Ange, située sur le coteau, derrière Fourvière. Champier avait été l'un des