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10 SYrçPHORIEN CHAMPIER. diesse, pour la faire accepter dans le monde qui se garda bien de remonter aux preuves ou de les de- mander. Le savant Haller a écrit a ce sujet : « Champier, pour satisfaire son incroyable penchant a l'orgueil, se croyait tout permis. » Il a poussé la manie jusqu'à s'appeler tantôt Campesius, tantôt Campegius, pour rapprocher son nom des Campes! de Pavie,et des Campegi de Bologne auxquels appartenait Laurent Campegio, fait cardinal par le pape Léon X. Ils étaient tous, suivant l'arbre gé- néalogique que Champier s'était plu à dresser, origi- naires de la même souche, dont un des chefs, gentil- homme Dauphinois, avait, en 1265, accompagné Charles d'Anjou dans le royaume de Naples ; il s'y était fixé, et ses héritiers, après lui, s'étaient répandus dans toute l'Italie. Avant de rentrer dans sa patrie, Symphorien, méde- cin de François Ier, parent de l'illustre chevalier Bayard qui avait été le héros de la campagne, jouissait, parmi les seigneurs, d'une grande considération, amplement justifiée du reste, par ses qualités personnelles, et par les services qu'il avait rendus. Pour accréditer davan- tage la croyance à sa haute noblesse, il voulut la faire en quelque sorte sanctionner sur les lieux. . Vers la fin de 1515, il se présenta pour être agrégea l'Université de Pavie. L'acte de sa réception, qui a été conservé, est parvenu jusqu'à nous ; c'est un chef'd'œu- vre d'adulation et de ridicule, peignant le mauvais goût et les usages dn temps ; il vaut la peine d'être signalé. « Soyez le bienvenu, dit le président Rustique de Plai- sance au récipiendaire, vous qui êtes très-savant entre les savants, quiètes noble de race, et plus encore par la vertu: Dauphinois d'origine, Lyonnais de naissance, vous êtes de l'ancienne famille des Champier, champ fertile et cultivé qui a porté nos Campèse de Bologne et nos Cam-