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804 DES APTITUDES. blement attaché à la plus e'tonnante des découvertes de la physique moderne, brillera bientôt, de même que celui du précédent, du suprême éclat de l'illustration monumentale: comme pour prouver que Lyon sait aussi bien glorifier les conquêtes désintéressées de la science spéculative que les inventions heureuses qui enrichissent son industrie. Que, si nous passons de cet ordre de la pure science à celui des arts qui mettent à son service toutes les poésies de leurs expressions , quelle ne nous paraîtra pas la richesse de la cité en talents ou du moins en aptitudes esthétiques de tout genre? L'art littéraire, cette incarnation parlante de la pensée et du sentiment en des signes muets ; les arts plasti- ques, cette idéalisation de la matière par la forme expressive; et même cet art puissant et doux qui, renfermant le son ma- tériel dans le moule palpitant du nombre et de l'harmonie, en fait jaillir a flots la voix multiple des êtres et des choses et la langue universelle du cœur : tous les arts enfin, n'y ont- ils pas épuré le goût, passionné les âmes, et réalisé cette expansion continue du beau, dont, pour les premiers du moins, nous conservons encore tant d'œuvres admira- bles malgré le double ravage des hommes et du temps? Ici les noms se pressent dans toutes les mémoires ; je ne sais quels citer et quels taire, tant sont nombreuses les gloires qui sollicitent notre juste hommage. Les premiers âges nous ont déjà donné de savants rhéteurs et d'éloquents apôtres de la vérité ; mais n'y devrons-nous pas joindre cet éminent littérateur, ce Sidoine Apollinaire, vrai lettré antique, dont le style élégant dans son emphase pré- tentieuse, semble un lambeau détaché de cette pourpre impé- riale sous laquelle le vieux monde romain s'efforçait de voiler sa décadence ? Sans doute notre ville, comme les plus importantes d'alors, eut ensuite à traverser, sans bruit d'aucune renommée litté-