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DES APTITUDES. 497 les enchantements de la terre et les éblouissements du ciel ? De même que la verdure et les fleurs de la terre sont sa pa- rure, de même l'eau, expression limpide de son rapport avec le ciel et de ses retours sur elle-même, serait donc, sans trop jouer sur les mots, comme sa réflexion et, si l'on peut ainsi parler, sa pensée matérielle, ou du moins" le plus élo- quent symbole de cette haute vie de correspondance, d'as- similation et d'expression qui est le privilège du seul esprit. Ainsi la nature même du pays lyonnais, (oui en ouvrant à l'ardeur de ses enfants une carrière d'activité matérielle indéfinie, devait imprimera leur génie cette double direction idéale qui fait les artistes et les penseurs. L'histoire de la cité n'est point en désaccord avec cette conclusion déduite des influences extérieures et des trans- missions originelles. Elle présente, en effet, en preuves : ses institutions, qui ne sont plus, il est vrai, que l'honneur de son passé ; ses monuments, qui ont vaincu le temps; et ses grands hommes, qui ont vaincu l'oubli. Ses institutions? Ne furent-elles pas dans leur forme h la fois aristocratique et populaire, une heureuse combinaison de l'autorité, qui est la science pratique de l'ordre, avec la liberté, qui est la condition d'être indispensable des arts et de l'industrie ; et n'est-ce point à cette sage entente de ces deux premiers éléments sociaux, que la noble cité a dû de se montrer si franchement républicaine sous le régime royal absolu, et si courageusement amie de l'ordre sous le régime, bien plus absolu encore, du républicanisme démocratique ? Ne peut-elle point, en outre, se prévaloir de cette célèbre école qui, dès ses premiers âges, donnait à Rome même ses orateurs "et ses professeurs de belles-lettres et de philoso- sophie les plus estimés ? N'est-ce pas aussi en son sein que se fonda, au XVIe siècle, la première des sociétés médicales 32