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                     VIEUX CHATEAUX DU LYONNAIS,                         439

 tionne plus que le chûleau de Vaudragon et le lieu nommé
 Pizey, avec leurs appartenances (1). Ainsi, a ces deux épo-
 ques, le chef-lieu du mandement de Pizey a disparu, et il
 ne reste plus, comme aujourd'hui, que l'emplacement du
 château détruit.
   La ruine de Pizey se trouve donc nettement fixée vers
l'année 1300. Gette date suffit presque 'a elle seule pour
nous autoriser h penser que ce château périt dans une de
ces guerres privées de seigneur à seigneur, qui trop sou-
vent alors désolaient nos campagnes. A cette époque de
mœurs rudes et demi-barbares, on avait peu d'humanité a
espérer du vainqueur. A la suite d'un assaut, et dans l'effer-
vescence de la victoire, le château pris était saccagé toujours,
souvent livré aux flammes ou démoli. Les habitants eux-
mêmes ne survivaient pas toujours à la destruction de leur
demeure. Les milices grossières que chaque seigneur traî-
nait 'a sa suite ne savaient pas autrement faire la guerre (2).
   Feut-être Etienne de Lavieu périt-il dans cette catastrophe
avec tous ses enfants; ce qui nous le ferait croire, c'est
qu'il n'en est plus fait aucune mention, et que Hugues de
Lavieu, qui bâtit Vaudragon et fut aussi le possesseur de
Pizey, n'était pas son fils , mais seulement son neveu, sui-
vant toutes les probabilités. Hugues de Lavieu eut en effet
pour père Josserand de Lavieu, qui mourut en 131 G, et que
nous supposons le frère d'Etienne. Josserand avait rendu
hommage au comte de Forez de sa maison forte de Doi-

   (1) Invent, des titres du comté de Forez, par Chavcrondicr, n° 2.
   (2) Monleil. Hist. des Français des divers étals, I, p. 125.—On sait qu'à
cette même époque (1270), et à l'occasion des querelles entre le Chapitre
et les citoyens de Lyon, l'église d'Eeully, assiégée par ces derniers, fut
livrée aux ilamraos, et que tous ceux auxquels elle avait servi de refuge
y trouvèrent la mort. (V. Monfafcon. Hist. de Lyon, p, 402, — Glcrjon,
Ul, p. 272).