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BEAUX-ARTS. 423 L'Angleterre et, avec elle, toutes les autres nations rivales comprirent la préférence marquée qui accueillait nos pro- duits; elles ne purent se dissimuler quelle puissance com- merciale nous donnait cette supériorité. Aussitôt des écoles de dessin et des musées d'art et d'industrie furent créés dans plusieurs villes d'Angleterre ; les rapports et les comptes-rendus des dernières expositions universelles ont constaté le fait, en nous avertissant d'une redoutable con- currence. Messieurs, je terminerai en m'appuyant sur ces premières notions en faveur de la cause que je détends, pour en mon- trer l'importance, et j'espère que cette nouvelle création, dans notre ville, d'un musée d'art et d'industrie, non-seule- ment provoquera l'admiration générale, mais prouvera, mieux que ma parole, l'intime relation qui existe entre les beaux-arts et l'art dit industriel ; qu'elle encouragera les ar- tistes a venir~y chercher une voie a la fois glorieuse et utile, qu'elle contribuera, concurremment avec un enseignement du dessin largement répandu et savamment appliqué, a déve- lopper le bon goût et l'intelligence en matière d'art, jusque dans les classes ouvrières, déjà si bien prédisposées ; qu'elle rendra enfin a l'artiste industriel une considération égale a son mérite, une considération qui lui donne a la lois le sen- timent de sa valeur et celui de sa dignité. Ainsi encouragé, il redoublera d'efforts pour marcher h un progrès constant et coopérer, selon ses forces, au bien-être comme a la gloire de la France.