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416 BEAUX-ARTS. de sainte Geneviève, qui surpassa de beaucoup ce qui avait précédé, autant par la valeur de la matière que par son mé- rite artistique; c'était un assemblage d'or, d'argent etdepier- reries, composant un petit monument architectural, dont on admirait le goût et l'harmonie autant que la splendeur. A cette même époque, brillait aussi à Limoges un art qui lui était propre, c'était l'orfèvrerie émaillée ; ce beau travail fut apprécié à l'étranger; nos artistes limousins furent sou- vent pressés de s'expatrier. En 1267, maître Jean de Limoges fut chargé d'exécuter le tombeau deWalter Merlon, évèque de Rochester, et, vers la même année, plusieurs écoles d'émailleurs s'établirent, soit à Cologne, soit à Trêves. Vers le commencement du XIVe siècle, l'art de l'orfè- vrerie, particulièrement affecté au culte, devint bientôt tri- butaire des grandes fortunes; les bijoux précieux ne furent pas moins appréciés que la grosse orfèvrerie, et de nos jours, ces œuvres, recueillies avidement, sont la richesse de nos musées. Ce fut en Italie que ce genre de luxe eut peut-être le plus de développement : les vaisselles, les bijoux, les armures et les vases sacrés devinrent l'objet d'une étude sérieuse, encouragée par un peuple essentiellement ami des arts. On chercha des inspirations dans les sujets mythologiques do l'ancienne Grèce, et bientôt un style pur et correct marqua de son cachet cette brillante époque, aussi glorieuse pour le potier qu'elle le lut pour l'orfèvre. L'orfèvrerie ne s'exerçaitque sur des matières précieuses ; la céramique eut pour élément la terre cuite. Bans l'antiquité, en Grèce et en Italie, ce genre de travail fut élevé à la dignité de l'art. Nous devons aux potiers de Saxos et d'Athènes des vases dont la forme, l'élégance et l'ornementation laisseraient croire que Phidias lui-même y a participé.