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366 VOYAGE EN CHEMIN DE FER
Thomassin, appelée le petit Foreys (1), parce qu'elle
avait été, au XIVe siècle, la propriété de Jean de Foreys,
riche habitant de Lyon.- Cette maison fut achetée et re-
bâtie par les libéralités d'André Coste, banquier génois;
la reine Anne d'Autriche assista, en 1622, Ã la pose de
la première pierre de l'église qu'elle fit construire à ses
frais, et qui fut mise sous le vocable de Saint-André. La
dédicace en fut faite en 1635, et son entrée existait sur
la petite place des Capucins ; l'on peut encore remarquer
dans le mur élevé faisant face à l'escalier des Capucins,
la trace d'une croisée à plein cintre, qui doit être un sou-
venir de ladite église.
La nie des Capucins est une des plus mal pavées de
notre ville, et, si elle n'était munie de trottoirs, la cir-
culation y serait presque entièrement interrompue. Ce
déplorable état de choses tient au'pavage en cailloux et
au défaut d'entretien. Ces plaintes peuvent s'appli-
quer à tout le parcours jusqu'au Rhône, en passant
par la place Croix-Paquet (2). Si les propriétaires
entendaient bien leurs intérêts, ils laisseraient de côlé les
récriminations parfaitement inutiles et les espérances im-
(1) L'orthographe de ce nom varie beaucoup : Cochard lui-même écrit
Forcst ou Foreys ; on trouve encore Forêt et Forez.
(2) Cette place, en dehors de la porte du Griffon dont je me souviens
d'avoir vu les traces à la hauteur de la maison Lenoir, s'est appelée place
du Compère. Une croix y avait été élevée, qui portait le nom de croix du
Griffon ou croix des Rampeaux, pour rameaux. Ladite place reçut ces
diverses dénominations. La croix ayant été abattue par les Calvinistes, en
1562, fut réédifiée, en 1628, par Jean Pasquct, propriétaire d'une maison
à l'angle de la rue Vieille-Monnaie : de là dérive son nouveau nom. (Co-
chard, Guide du voyageur. — Annuaire, 1838.) Le fût en granit de la
colonne qui supporte la croix est antique.