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356 LA ÃXOBLESSli EN l'RA.NCE. plus raffinée dans ses formes ; elle sentira déjà sa race, elle sera aristocratique. L'enfant des grandes races porte en lui, presque tou- jours, le cachet indélébile de son origine. Jelez-le dans le milieu le plus vulgaire, étouffez en lui les émanations choisies de sa nature, créez mille obstacles à son dévelop- pement, vous n'arriverez jamais à effacer cette distinction native, cette grandeur spontanée, ce je ne sais quoi d'é- levé et de particulièrement imposant qu'il porte avec lui et qui sont parties intégrantes de son être. Le vrai gen- tilhomme se reconnaît partout. Il exhale un parfum plus ou moins exquis, plus ou moins pur, mais toujours par- faitement perceptible aux sens de l'observateur. Il y a entre toutes les aristocraties de l'Europe une sorte de franc-maçonnerie innée et secrète qui sert de lien à tous ses membres, qui les révèle les uns aux autres, et qui est une force latente, mais réelle. Rien au monde ne saurait détruire cette puissance, parce qu'elle se rattache à une des lois de la nature. La sélection, cette loi que les zoolo- gistes reconnaissent et proclament, est aussi d'une appli- cation rigoureuse dans l'espèce humaine. Nous avouons que les races de choix ont pour nous un attrait singulier. Il y a dans elles unefinessede tons, d'allure et d'esprit ; une largeur et un je ne sais quoi de dégagé dans les vues et les idées, une générosité dans les sentiments, une délicatesse dans les manières, une aménité dans les relations, une prédisposition innée à toutes les belles choses qu'on ne retrouve nulle autre part. Quand un vrai noble a une intelligence au dessus de la moyenne et se donne la peine de s'instruire, comme heureusement beaucoup le font de nos jours, il a, sur