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344          '   LA NOBLESSE EN FRANCE.

cherché à lui contester. Elle avait de beaucoup le pas
sur les deux autres.
   Celui qui est anobli acquiert la noblesse et non la
race, disait Limneus : « Nobilitatem consequitur, et
non genus. » Voilà bien l'expression de ce principe qui
existe dans la nature et dont nous parlerons plus loin ;
c'est que le sang est le véritable déposilaire de la no-
blesse, c'est dans un sang resté pur de tout mélange pen-
dant une longue suite d'années que réside l'essence réelle
et comme mystérieuse de cette qualité.
   Bartole enfin, définissantla noblesse naissante,dit que
c'estune grâce conférée par le prince qui élève celui qui
en est l'objet au-dessus des honnêtes plébéiens, mais que,
comme une hirondelle ne fait pas le printemps, de môme,
cette noblesse naissante n'est pas parfaite, et ne le de-
vient qu'à la quatrième génération. «Quia hirundo non
 « facit ver, ita de nobili génère non perficitur usque ad
 « quartum gradum. »
    La noblesse par lettres était celle dont le souverain
gratifiait ceux "de ses sujets qu'il jugeait dignes d'une
distinction particulière. « Ce pouvoir, dit Guyot, appar-
 « tient essentiellement à tous les rois, parce que les
 « hommes sont comme les monnaies ; les princes sont
« les maîtres de leur imprimer telle valeur intrinsèque
 « qu'ils jugent à propos. »
    La Roque, Traité de la noblesse, chapitre 21, pariant
de cette noblesse, s'exprime en ces termes : «Elle est
 « glorieuse, puisqu'elle témoigne d'une excellence par-
 te ticulière, et qu'il est plus louable de commencer à
 « donner de l'éclat et du lustre à ses descendants que
 « d'obscurcir ses ancêtres en dégénérant de leur vcrlu.