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NAVIGATION A VAI'EUR. 325
Les faits que je vais exposer sont puisés aux sources les
plus dignes de confiance; il suffit d'indiquer les actes de
l'état civil de l'ancienne paroisse d'Ecully-les-Lyon , les
écritures de plusieurs notaires de celle ville, les notices
scientifiques de M. Arago, l'histoire des découvertes scienti-
fiques de M. Figuier, les Annales de l'Académie des sciences,
les documents recueillis et mis à ma disposition par M. le
colonel Deposson, beau-père du fils aîné de l'inventeur du
pyroscaphe.
Claude Dorothée, marquis de Jouffroy-d'Abbans, l'auteur
des premiers essais de navigation à vapeur, naquit à Roche-
sur-Rognon (Haute-Saône), le 30 septembre 1751, de mes-
sire Jean-Eugène, marquis de Jouffroy-d'Abbans, chevalier
de Saint-Louis, seigneur des châteaux d'Abbans, Châtel,
Bois, Palantine et autres lieux ; et de dame Jeanne-Henriette
de Pons de Rennepont, dame de la Croix-Etoilée de l'Em-
pire ; à l'âge de 13 ans, il fut reçu page de Mme la Dauphine ;
à 20 ans, il entra comme sous-lieutenant au régiment de
Bourbon. Ayant eu une affaire d'honneur avec son cotonel,
il fut exilé pour deux ans aux îles Sainte-Marguerite ; pen-
dant les loisirs de son exil, en observant les manœuvres des
galères à rames, il fut frappé des inconvénients de ce mode
de navigation, et pensa que l'emploi de la vapeur comme
force motrice pourrait y remédier; dès lors il ne cessa de
chercher les combinaisons mécaniques propres à transmettre
le mouvement de propulsion. Lorsque le temps de son exil
fut terminé, en 1775, il se rendit à Paris, où les frères Per-
rier venaient de fonder un grand établissement en important
des ateliers de Birmingham une machine de Walt, connue
en France sous le nom de pompe à feu de Chaillot.
Jouffroy rencontra k Paris deux compatriotes, militaires
comme lui, et adonnés également à l'étude des sciences : le
comte d'Auxiron, capitaine d'artillerie et le marquis Ducrest,