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                    NA.VIGA.T10N A VAPEUR.                  323

au moyen de deux roues à palettes, en faisant tourner les
axes des roues au moyen de la machine de Newcomen. L'a-
mirauté anglaise jugea ce projet impraticable. Patrick Miller,
en 1787, faisait tourner des roues à palettes par des hommes;
en 1789, il essayait avec Symington de substituer la vapeur
aux forces humaines et reconnaissait lui-même que sa ma-
chine était impropre à un tel service et contraire au sens
commun; sept ans plus tard (1796), il prenait un brevet pour
naviguer au moyen d'un cabestan mu par des hommes (1).
De 1801 à 1803 Symington reprenant avec lord Dundas ses
études sur la navigation à vapeur, était contraint d'y renon-
cer après avoir dépensé deux millions en essais (2). Lord
Stanhope n'avait pas mieux réussi, en 1788 , à se servir d'un
appareil palmipède mu par la vapeur (3). Fitch, en 1788,
avait obtenu aux Etats-Unis, un brevet pour un système
fixant les rames à une règle de bois placée horizontalement
et mu par la vapeur; deux ans après, Rumsey prenait une
patente en Angleterre pour l'emploi d'une pompe refoulante
telle que l'avait décrite Bernouilli, trente-cinq ans avant (4).
   Tel est le résumé fidèle des divers moyens essayés et des
idées émises pour suppléer aux vents et aux rames dans la
navigation.
   J'ai nommé plusieurs mécaniciens postérieurs au marquis de
Jouffroy pour n'avoir plus à revenir sur les théories qui n'ont
présenté aucune idée nouvelle et pratique ; je dois maintenant
rétrograder jusqu'à 1775 , suivre , avec l'intérêt qu'ils mé-
ritent, les travaux du marquis de Jouffroy et, d'abord, dire
l'origine de sa famille.

  (1) Arago, Ann. du bur. des long., 1837, p. 285— 286—292. —
Figuier, ut supra, p. 261 à 269.
  (2) Figuier, ibid., p. 293 à 298.
  (3) Ibid., p. 276, Arago, p. 292.
  (4) Ibid., p. 269 à 275, Arago, ut supra, q. 293.