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JH4 NAVIGATION A VAPEUR. Salomon de^Caus, sans émettre des idées parfaitement nettes sur la vapeur, décrivait, en 1615, une véritable ma- chine à vapeur propre à opérer les épuisements en élevant l'eau à une hauteur quelconque (1). Le physicien Porta (1605) et l'architecte Giovani Branca (1629), tous deux italiens, n'écrivirent que d'après les no- tions de physique admises de leur temps et sur des ma- chines déjà connues. Le marquis de Worcester, en 1663, publia un ouvrage contenant de courtes descriptions de cent machines, inven- tions ou découvertes qu'il s'attribuait (2). Les Anglais veulent considérer comme la première machine à vapeur l'appareil décrit dans la 68e proposition de cet ouvrage. Voici le passage spr lequel ils fondent cette prétention : « J'ai inventé, dit-il, un moyen admirable et très-puis- « sa,nt d'élever l'eau à l'aide du feu, non par aspiration , « car alors on serait renfermé, comme disent les philosophes, « intra sphœram aclivUalis, l'aspiration ne s'opérant que « pour certaines dislances ; mon moyen n'a pas de limites, « si le vase aune force suffisante. J'ai pris un canon entier, « dont la bouche avait éclaté et, l'ayant rempli d'eau aux « trois quarts, j'ai fermé l'extrémité rompue et la lumière ; « j'ai entretenu dessous un feu constant et, au bout de vingt- « quatre heures, le canon s'est brisé avec un grand bruil. « Ayant alors trouvé le moyen de faire des vases qui sont « consolidés par la force intérieure el qui se remplissent « l'un après l'autre, j'ai vu l'eau couler d'une manière con- « tinue, comme celle d'une fontaine, à la hauteur de qua~ « ranle pieds. Un vase d'eau raréfiée par l'action du feu « élèverait quarante vases d'eau froide. L'ouvrier qui sur- (1) Les raisons des forces mouvantes. — Francfort, 1615. (2) Century of inventions, 68 e propos.