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POÉSIE. Des rêves embaumés du sommeil de la Cône Je ne sais quels parfums s'en exhalent parfois ! Mais de l'apôtre aimé la tiède et douce haleine Comme un lointain écho tremble à travers nos voix. Quand nous les murmurons ; sur les ailes des brises, . Quand vers les cieux ravis s'envolent leurs accents, Les anges gardiens de nos vieilles églises Sur la foule à genoux s'inclinent frémissants... Héritage sacré ! trésor pieux ! que d'autres Moins fiers de leur passé t'abdiquent sans.remords ; Leurs hymnes sont d'hier... ah ! laissez-nous les nôtres : L'ombre de nos aïeux tressaille à leurs accords !... Ce sont plus que des chants : pour nous c'est une histoire Dont les pages de feu gardent à l'avenir Les fastes d'un passé riche entre tous de gloire, Et que l'Eglise entière aime encore à bénir !... Eglise de Lyon ! c'est ton droit d'être fière ! Garde ton auréole à l'antique rayon ; Les chants qui si longtemps, ont bercé ta prière Et les rites pieux consacrés par ton uom ! Ah ! s'il le faut, sans doute, à votre ordre suprême, Demain, quand vous voudrez, nous aussi nous viendrons, Comme un dernier tribut, de notre diadème Effeuiller à vos pieds les antiques fleurons... De nos aïeux encore, oui, nous suivrons la trace : A vous nos volontés aussi bien que les leurs ! Mais vous aurez éteint un rayon dans l'espace, Et brisé pour jamais une fibre en nos cœurs !... 10 Février 1864. MUe L. M.