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                DE LYON A LA CROIX-ROUSSE.             2G5

«   l'on s'en rapporte aux bons Pères qui se chargèrent,
«  voilà tantôt deux cents ans, de la produire et de la pa-
«  tronner, elle descendrait en ligne droite des Druides,
«  qui la tenaient eux-mêmes des héritiers du prophète
«  Elie. »
   Je n'ai pas besoin de rappeler que l'eau des Carmes, d'a-
près le prospectus de la pharmacie de Sa MariadellaScala,
date seulement de 1764, et il serait d'ailleurs bien éton-
nant que pendant une longue série de siècles, lés disciples
d'Elie eussent communiqué seulement aux Druides un se-
cret de cette importance, sans en faire part au reste de
l'humanité souffrante. Si nous étions au XVir siècle, à
cette époque d'érudition patiente, on ouvrirait proba-
blement un débat sérieux sur la question de savoir com-
ment les héritiers du prophète du Mont-Carmel ont pu
enseigner aux Druides la recette de l'eau des Carmes ;
mais je crois qu'aujourd'hui l'érudit de M. Boyer ne se
donnerait pas la peine de soutenir sa proposition par deux
ou trois in-folio, dans lesquels il prouverait qu'Elie était
professeur de chimie, et que les prêtres gaulois assistaient
au cours, continué par sesfidèlesdisciples.
   Quoi qu'il en soit, il paraît décidément que l'eau des
Carmes veut sortir de l'oubli ; ainsi l'on vend maintenant
à Lyon de petites fioles, contenant un liquide dont la
leinte carminée est semblable à celle du Specifico des
moines de Santa Maria délia Scala, à Rome. Voici le titre
du prospectus dans lequel ces petits flacons sont enve-
loppés : «Vertus du spécifique anti-pestilentiel, avec lamé-
 « thode pour en user avec fruit. Pharmacie des religieux
« Carmes Déchaussés du Mont-Carmel, de Palestine. » Je
ne relate pas tous les maux guéris par le remède en ques-